Question posée à un théologien ou pasteur
Aujourd'hui, on étudie les textes de la Bible en étant attentif au contexte dans lequel ils ont été écrits. Je me demande alors pourquoi certains évangéliques prennent comme une règle immuable ce texte de Paul (1 Tim. 2, 12-) qui dit "je ne permets pas à la femme d'enseigner"? Sait-on les motifs qui l'ont poussé à écrire cette phrase? Est-ce que cela peut justifier qu'on interdise à une femme qui a un don d'enseignement de l'utiliser?
Cette question touche à des interrogations précédentes (importance du contexte; don d'enseigner). Les éléments nouveaux sont "le contexte de 1Ti 2.12" et ce qui pourrait en être déduit, soit un autre regard sur l'interdiction d'enseigner.
Puisque la personne adresse sa question à un "théologien ou pasteur", je vais essayer d'apporter une réponse.
Pour le contexte et ce qui aurait pu motiver Paul, rien n'est sûr. Ceci ne retient personne à oser des suppositions. Elles seront formulée avec plus ou moins d'aplomb, mais restent néanmoins des explications sans preuves.
Ainsi je peux tenter d'imaginer, sur la base d'indices tirés de 1Ti, ce qui aurait pu être la situation nécessitant l'intervention de Paul. Pour cela, je vous invite à lire des explications présentées dans ma thèse. Thèse à lire dans sa totalité ou seulement ce qui est en rapport avec 1Ti 2, soit:
- Table des matières de la thèse (pour s'y retrouver)
- 1 Ti 2, analysé p476-557; scanné en trois blocs p436-477; p478-519; p520-561
Mon regard sur ces textes conduit à permettre à la femme d'enseigner. Bien sûr qu'il faut argumenter cette position. Veuillez relire mes considérations dans le pages à télécharger plus haut.
Tout les évangéliques ne partagent pas mon analyse. Mais néanmoins, certains sont proches de mes conclusions.
Alfred Kuen dira que la femme ne peut pas enseigner si elle n'est pas sous l'autorité du conseil de l'église. Ou, dit autrement, si le conseil de l'église mandate une femme à apporter un enseignement, elle peut le faire, peut importe le lieu ou le sujet (A lire dans La femme dans l'église).
Ensuite vous trouvez de tout parmi les évangéliques.
Position marginale mais rigoureusement cohérente:
* la femme ne peut enseigner, ni même prier à haute voix (car cela pourrait contenir un enseignement). Proposer un cantique (car le choix d'un cantique n'est jamais anodin).
Position des 3/4 des chrétiens évangéliques d'Europe francophone:
* la femme n'a pas le droit d'enseigner des hommes (c'est-à-dire, des hommes adultes. Car enseigner des garçons est OK. Ce ne sont pas encore des hommes). Si une femme parle à des hommes, il ne faut surout jamais appeler cela "enseignement" ou "prédication", car c'est interdit. Il faut utiliser les vocables suivants:
- "exhortation" (car Paul veut que nous nous exhortions les uns les autres),
- "témoignage", ou "rendre compte de sa foi".
- Si la femme rectifie l'enseignement d'un homme, il ne faut pas dire qu'elle enseigne, mais qu'elle "reprend un frère selon Mt 18".
- Dans certains milieux, il est possible à la femme de prophétiser. Il suffit d'introduire la prédication par "le Seigneur dit" pour que l'intervention ne soit plus de l'enseignement.
Voici toutes les questions au sujet du ministère de la femme